On les connaît bien ici à Espritblog. Deux journalistes des DNA.fr, Pierre France (auteur du blog On est mal) et Matthieu Gorisse-Mondolini (blogueur sur Contre-Champ) sont partis depuis quelques jours et jusqu’au 4 septembre en reportage freelance au Swaziland.

Ce petit pays est un micro-royaume adossé à l’Afrique du Sud. Pierre et Matthieu iront réaliser une série de reportages, notamment sur la danse des roseaux, une grande cérémonie où des filles vierges de tout le pays viennent danser  devant le Roi, qui pourra choisir parmi elles sa nouvelle et 14ème épouse.

Le journalisme est un sacerdoce qui exige de faire des sacrifices ! Quitter Strasbourg pour aller voir danser 50 000 vierges au Swaziland, tout cela au nom du sacro-saint devoir d’informer… Chapeau messieurs !

Plus sérieusement, durant ces quinze jours, ils tiennent un blog-reportage, un carnet de route multimédia qu’ils ambitionnent “communautaire et participatif”.

Ca se passe ici :

http://www.ezulwini.info

Sur la forme, leur web-reportage est très abouti. La maquette est claire et très lisible. Le système de géolocalisation, via Google Latitude, fonctionne très bien et donne une dimension incarnée au reportage assez sympathique.

Leur blog est également bien ancré dans les réseaux sociaux, sur Facebook et Twitter (pour les suivre, c’est ici et là). Le système de commentaires (Disqus) permet d’ailleurs d’agréger intelligemment ces derniers.

Sur le fond, il est encore trop tôt pour juger, mais les auteurs ont visiblement décidé de la jouer “transparence totale”. Les premières notes sont consacrées à la recherche d’un fixeur (mission réussie !). Ce qui ne gâte rien, c’est que les auteurs ont un joli brin de plume, ce qui rend la lecture de leurs tribulations très agréables.

Bref, de la belle ouvrage.

J’émettrai simplement une réserve sur la dimension participative affichée par les deux auteurs.

” Nous sommes les journalistes sur le terrain, vous êtes nos rédacteurs en chef: échangez avec nous, conseillez-nous, donnez-nous des pistes, posez les questions auxquelles vous souhaitez avoir réponse et participez ainsi à l’élaboration de nos reportages. Pour une fois, ne rejoignez-pas une communauté, créez-là avec nous aujourd’hui…”

D’après  ma propre expérience, il me semble que sur des sujets “exotiques” et sans une communauté et une audience « spécialisée »,  il est difficile d’ambitionner de la part des internautes autre chose que des questions et des encouragements. D’autant plus sur une période de reportage si courte. Mais je leur souhaite bien-sûr le contraire… Bon vent à eux et n’hésitez pas leur laisser un commentaire.