Je glisse ici à chaud une petite réflexion plus personnelle sur l‘Oeil du Viseur. Quelques idées en vrac, rien de très nouveau sous le soleil, mais que je partage quand même ici. Ca va sans doute être un peu décousu, mais bon !

J’avais parlé, en faisant ma petite promo par email de ce projet, d’un “blog-documentaire”. Un peu pompeusement sans doute, parce que l’écriture de ce projet s’est faite un peu à l’arrache et au fur et à mesure.

Mais sur le fond, l’idée est là. Avec un peu plus de temps en amont, il aurait été possible d’écrire ce photo-blog multimédia comme un web-documentaire.

De quoi parle l’Oeil du viseur au travers ces 28 photos ? De la réalité du travail de photojournaliste. On aurait pu imaginer réaliser un 52 minutes sur le sujet, un documentaire intitulé « Derrière l’image » où la vingtaine de photographes de l’Oeil du viseur auraient raconté leurs photos, face caméra.

Là, le fond ne change pas, seulement la forme.

Un lecteur fidèle de l’Oeil sera venu 28 fois (une fois par photo), 3 minutes 10 en moyenne. Ce qui correspond à une heure et demie de présence effective.

Bon, ce sont des calculs d’apothicaire. Mais le gros avantage à mon avis d’un tel format, avec ces 28 images quotidiennes, est d’arriver à une meilleure “digestion” du sujet. J’ai envie de croire que les internautes qui sont passés par là auront compris un peu mieux les grandeurs et les misères du travail des photographes de presse. Un petit peu mieux chaque jour…

En somme, c’est la mise en application de la Théorie du Puzzle dont on parle souvent sur Espritblog. Que le format blog (et internet plus généralement) permet au travers des petites touches quasi-impressionistes de mieux saisir la complexité et l’épaisseur d’un sujet donné, mieux en tout cas qu’un gros sujet monolithique et cadré.

Au moins trois raisons à cela.

La multiplication des portes d’entrées éditoriales

Certains verront l’Oeil du Viseur comme un joli photoblog, ils n’iront pas plus loin que les légendes. Les photographes férus de techniques iront se plonger dans les fichiers EXIF. Les news addicts iront écouter les témoignages, en s’intéressant surtout à l’évènement raconté. Enfin, les plus accros iront découvrir les bonus et les planches contact.

Une temporalité éclatée.

L’éclatement du projet dans la durée, ici un mois, est à mon avis une condition essentielle pour qu’un projet trouve son public. C’est tout bête mais ça permet de créer de l’attente et du désir. De plus, les internautes sont volatiles et zappeurs : c’est dans la nature même du web. Un sujet chasse l’autre. Alors, autant leur proposer plusieurs bonnes raisons de revenir qu’une seule. D’un point de vue purement pratique, ça permet également de créer plus d’entrées, plus de liens, plus de RT sur Twitter, plus de photos partagées via Facebook…

La possibilité d’ajuster en temps réel.

Un vrai plus de pouvoir ajuster le tir au fur et à mesure du déroulement du projet. Il ne s’agit pas, du jour au lendemain, de tout changer au moindre commentaire, au risque d’ailleurs d’affadir l’écriture du projet. Simplement de faire quelques petits ajustements périphériques, sur le fond et la forme, de prendre en compte les demandes des internautes si elles semblent justifiées.

Voilà pour ces quelques réflexions bloguées à chaud et à haute voix.

Evidemment, plein de détails clochent dans le projet Oeil du Viseur (on y reviendra), mais je suis persuadé que ces trois éléments sont vraiment des éléments à garder et à creuser.

Allez, zou, dernière semaine de photos et après, c’est les vacances pour l’Oeil du viseur ! Non mais !

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Au passage, merci cette semaine à Clara Beaudoux qui a réalisé l’une des interviews audio pour une photo de l’Oeil du Viseur de la semaine à venir.