Mise à jour du 4/05/09 (en fin de mail)

LES GONAÏVES, HAÏTI. Photo retouchée / Photo originale (RAW)

Bien sûr, il y a eu les bourrelets gommés, les bagues évaporées, les fumées ajoutées. La ligne rouge avait été franchie à pieds joints.

Mais, même honnête, l’utilisation de Photoshop par les photojournalistes pose des problèmes déontologiques plus complexes…

L’excellent site MultimediaShooter.com a repéré sur le web allemand un cas riche d’enseignement.

Lors d’un concours de photojournalistes au Danemark afin d’élire l’image de l’année, le jury, sans doute un peu perplexe devant le caractère artificiel de certaines images proposées,  a demandé à trois photographes de livrer leurs fichiers RAW, c’est-à-dire leurs images brutes.

Le contraste entre les versions retouchées et les versions brutes est – comment dire – saisissant. C’est notamment le cas d’un reportage photo réalisé en Haïti après le passage des tempêtes à l’automne dernier.

[ Voir le portfolio, avant et après retouche ]

En saturant les couleurs, en jouant sur les contrastes, ces images de détresse déjà immense sont magnifiées, amplifiées, dramatisées…

Question ? Est-on encore dans le registre de l’information ? Où se situe la ligne rouge ?

« Doit-on regarder la valeur journalistique de nos photos et de notre histoire, ou bien notre travail sur Photoshop ? », s’interroge à juste titre l’auteur de ces photos. 

C’est à lire ici en anglais (ou en danois)

• A lire aussi, sur le blog de Reuters, le post d’un rédacteur en chef qui explique dans le détail, ce à quoi peut et ne peut pas servir Photoshop pour un photographe de l’agence.

• (MISE A JOUR 4/05/09). Pour faire suite à cette discussion, très intéressante note sur le blog de Matthieu Gorisse-Mondoloni, Contre Champ, sur son propre usage de la retouche dans le traitement de ses photos.